Hydrodissection au dextrose du tunnel radial 15 décembre 2025
Hydrodissection du Syndrome du Tunnel Radial
Le Syndrome du Tunnel Radial (STR), souvent difficile à diagnostiquer, trouve aujourd’hui dans l’hydrodissection une solution thérapeutique mini-invasive et non cortisonée. Le Dr Guillaume Favarel présente cette technique précise, permettant de libérer efficacement le nerf radial de ses compressions.
1. Comprendre le Syndrome du Tunnel Radial (STR)
Le STR est avant tout un diagnostic clinique, ce qui le rend parfois délicat à identifier, car l’imagerie et l’électromyogramme (EMG) sont fréquemment normaux.
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Symptomatologie : Il se manifeste par une douleur neuropathique localisée à la face antérolatérale du coude.
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Différenciation : Contrairement au syndrome du nerf interosseux postérieur, le STR ne présente pas de déficit moteur ; il est uniquement sensitif.
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Examen clinique : La présence d’un point douloureux (environ 5 cm sous la tête radiale) et la majoration de la douleur à la supination contrariée sont des signes clés du diagnostic.
Anatomiquement, le tunnel radial est la zone de passage de la branche profonde (motrice) du nerf radial, s’étendant de l’épicondyle latéral au bord distal du muscle supinateur (Arcade de Frohse).
2. L’Hydrodissection au Dextrose : Le Principe
L’hydrodissection est un geste d’interventionnel réalisé sous contrôle échographique.
L’Objectif
La technique vise à libérer les adhérences autour du nerf radial et à réduire la compression mécanique. L’injection de liquide permet de recréer un espace de glissement optimal pour le nerf.
Le Choix du Produit
Le protocole utilise une solution de dextrose à 5 % (eau glucosée). Le dextrose est privilégié pour son excellente innocuité et l’absence d’effets indésirables significatifs rapportés, offrant ainsi une alternative sans cortisone.
Le Geste Échoguidé
L’intervention est réalisée sous guidage échographique (sonde linéaire haute fréquence 18 MHz) pour garantir une précision maximale.
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Anesthésie : Le geste débute par une anesthésie sous-cutanée (xylocaïne 1 %).
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Technique d’injection : L’aiguille (21 gauge) est avancée sous contrôle visuel. Le clinicien pousse le liquide devant le biseau de l’aiguille pour que ce soit la pression du liquide (visible en noir à l’échographie) qui écarte les tissus, minimisant ainsi le risque de lésion tissulaire.
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Inondation : Le but est une inondation non sélective de toute la zone, garantissant la libération des parties superficielles et profondes du nerf, notamment au niveau de l’Arcade de Frohse. L’image de référence est le nerf “flottant” dans le liquide injecté.
3. Protocole Post-Injection et Résultats
Pour assurer le succès du geste, des recommandations post-interventionnelles strictes sont données au patient :
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Interdiction de compression : Il est proscrit d’appliquer toute compression ou de réaliser un massage sur la zone traitée. L’utilisation d’un brassard anti-épicondylien est également interdite.
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Neuro-glissement : Des exercices spécifiques de neuro-glissement du nerf radial sont prescrits pour mobiliser le nerf dans l’espace nouvellement créé.
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Délai des résultats : Les effets de l’hydrodissection ne sont pas immédiats. L’amélioration apparaît progressivement, généralement entre quatre et six semaines. Un deuxième geste peut être envisagé après ce délai si la douleur persiste.
En conclusion, l’hydrodissection au dextrose est une procédure techniquement simple, précise et sûre, offrant une solution efficace et non pharmacologique pour la prise en charge du syndrome du tunnel radial.