Imagerie MSK : Quand l’examen superflu devient une erreur de prise en charge 18 décembre 2025

Voici une proposition d’article pour Echo38, recentrée sur la pertinence clinique, la iatrogénie et l’impact réel sur la prise en charge en pathologie ostéo-articulaire.


Dans notre pratique quotidienne de l’échographie ostéo-articulaire, la pression de la demande est constante. Pourtant, l’accumulation d’examens d’imagerie sans pertinence clinique ne se contente pas d’être inutile : elle devient délétère pour le patient. Les données de la Revue Médicale Suisse tirent la sonnette d’alarme sur la surconsommation d’examens complémentaires. 1111

 

 

Le constat : Une avalanche d’images pour aucun changement thérapeutique

L’imagerie ne devrait être que le prolongement d’une hypothèse clinique. Aujourd’hui, on estime que :

  • 30 % des examens complémentaires sont inutiles car leurs résultats ne modifient en rien la conduite à tenir médicale ou chirurgicale. 2

     

     

  • Plus de 50 % des examens pratiqués en contexte d’urgence sont considérés comme superflus. 3

     

     

  • En pathologie du genou, 40 % des IRM sont jugées inutiles ou futiles, n’apportant aucune plus-value au diagnostic clinique ou à l’orientation thérapeutique. 4

     

     

Le risque iatrogène : Le poids du surdiagnostic

L’examen de trop n’est pas “neutre”. Il expose le patient à des risques directs et indirects :

  • Le piège de l’incidentalome : La multiplication d’imageries ultrasensibles (comme l’IRM) conduit à la découverte d’anomalies bénignes ou physiologiques liées à l’âge (fissures méniscales asymptomatiques, remaniements dégénératifs) qui n’expliquent pas la symptomatologie. 5555

     
     
     

     

  • La cascade thérapeutique : Ces découvertes fortuites engendrent des traitements inutiles, voire des gestes invasifs injustifiés. 6666

     
     
     

     

  • Iatrogénie psychologique : L’annonce d’une “anomalie” sur un compte-rendu d’imagerie, même insignifiante, augmente le stress et la charge émotionnelle du patient, favorisant parfois une kinésiophobie ou une chronicisation de la douleur. 7777

     
     

     

L’exemple de la lombalgie

Le rachis est le cas d’école de la sur-prescription : les imageries sont formellement inutiles pour les lombalgies de moins de 6 semaines en l’absence de signes de gravité (“red flags”). 8Prescrire trop tôt, c’est s’exposer à traiter une image plutôt qu’un patient. 9

 
 

 

Vers une prescription durable et pertinente

En tant que spécialistes de l’image, notre rôle est aussi de savoir dire non. La “prescription durable” repose sur un principe simple : “Est-ce que le résultat de cet examen va influencer ma prise en charge ?”. 10101010

 
 

 

  • Priorité à la discussion : Expliquer au patient pourquoi une image immédiate n’est pas synonyme de meilleure guérison. 11

     

     

  • Réévaluation bénéfice/risque : Chaque examen doit être pesé face au risque de surdiagnostic et d’effets secondaires indésirables. 12121212

     
     

     


 

Source : “12 mois 12 actions”, Revue Médicale Suisse / smartermedicine.ch 13131313

 

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