Infiltrations écho-guidées du coude
Infiltrations du coude sous échographie au cabinet médical Echo 38
Les infiltrations au niveau du coude ont pour but soit de soulager une douleur soit de soigner une pathologie. Les produits utilisés sont donc différents selon le but recherché. Néanmoins, la procédure est sensiblement la même pour toutes les infiltrations :
- examen clinique puis échographique ;
- proposition et réflexion sur l’intérêt d’une infiltration ;
- choix du bon produit et repérage échographique ;
- désinfection selon protocole HAS et anesthésie sous cutanée ;
- puis infiltration sous écho-guidage permanent. Chaque infiltration nécessitera un protocole spécifique de rééducation.
Souvent une orthèse de maintien vous sera proposée.
Tendinopathie épicondyliens latéraux - Épicondylite (tenis elbow) / épitrochléite (golf elbow) - Ténotomie et PRP du coude
Comme décrit dans le chapitre échographie du coude, ces tendinopathies sont une souffrance tissulaire, avec pour la plupart des cas une altération collagénique voire une fissuration du tendon. L’infiltration d’un tennis elbow ou golf elbow a donc pour but de restaurer un tissu sain. Echo 38 vous propose donc, après analyse de votre tendon et si nécessaire, une ténotomie à l’aiguille associée à une infiltration de PRP.
La ténotomie permettra de relancer un processus cicatriciel. D’un tendon dégénératif de façon chronique, nous allons obtenir une lésion aiguë, avec un saignement et un avivement des fibres tendineuses. Cela est réalisé par un va et vient de l’aiguille au sein des fibres pathologiques.
On y associe une infiltration écho-guidée intra-tendineuse, au sein même de la zone remaniée, de PRP (Plasma Riche en Plaquettes). Les qualités cicatrisantes du PRP, ainsi que le geste de ténotomie, permettront dans la plupart des cas de restaurer un tissu sain, non douloureux.
Ce geste devra être suivi d’un protocole rigoureux avec une immobilisation initiale par attelle de poignet 7 à 14 jours puis une rééducation par kinésithérapie. Un contrôle échographique à 2 semaines puis à 6 semaines permettra de s’assurer de la guérison tissulaire et de valider la poursuite de la rééducation par kinésithérapie. Les résultats définitifs escomptés sont à prévoir entre 1 et 3 mois. Le but de cette prise en charge n’est pas de soulager au plus vite, mais bien d’obtenir une guérison complète et donc à terme une disparition définitive de la douleur.
Bursite bicipitale
La pathologie du biceps brachial au niveau du coude est essentiellement celle de la rupture. La prise en charge est fonctionnelle dans la plupart des cas, mais peut relever de la chirurgie dans certaines indications précises.
Néanmoins, il existe moins fréquemment une téno-bursite bicipitale. Dans cette pathologie là, l’infiltration écho-guidée prend tout son sens car le site d’infiltration est au contact immédiat de structure vasculo-nerveuse.
Le produit utilisé, corticoïde ou PRP sera choisi de concert avec le patient, en fonction du terrain et des spécificités propres de cette pathologie.
Tendinopathie (Tendinite) tricipitale
Bien que rare, cette lésion résulte d’un surmenage du muscle triceps brachial. Son tendon distal qui s’insère sur l’olécrane peut être à l’origine d’un remaniement structurel voire morphologique. En cas d’échec d’un traitement médical et d’une kinésithérapie bien menée, il peut vous être proposé une ténotomie à l’aiguille associée à une infiltration intra-tendineuse de PRP. Cela permettra de venir aviver les fibres tendineuses pathologiques, celles qui ont perdu leurs capacités élastiques entre autres, et de créer un saignement à l’origine d’une réactivation d’un processus cicatriciel. On crée volontairement une lésion aiguë sur un tendon souffrant de façon chronique. L’infiltration de PRP sera l’adjuvant permettant d’obtenir la meilleure guérison du tendon possible.
Echo 38 vous remettra un protocole de kinésithérapie à respecter afin de guider au mieux la guérison. Une réévaluation à 2 semaines et 6 semaines permettra d’ajuster cette rééducation.
Hygroma - Bursite olécranienne
Comme vu précédemment, l’hygroma est une distension pathologique d’une bourse. Les parois de la bourse sécrètent du liquide synovial. C’est la distension liquidienne qui est à l’origine de la douleur. En cas d’échec du traitement médical optimal, l’infiltration d’un hygroma consiste alors à ponctionner ce liquide afin de vider la bourse.
En cas de doute septique lors de la ponction, le liquide sera envoyé au laboratoire pour analyse. En revanche, si le liquide est citrin et exempt de tout soupçon infectieux, on peut terminer le geste par une infiltration d’une ampoule de dérivés cortisonés. Ces corticoïdes permettront de « sécher » cet épanchement et diminueront le processus inflammatoire. À la suite du geste, une écharpe vous sera prescrite afin de mettre au repos le coude et éviter les flexions-extensions répétitives qui entretiennent le processus inflammatoire.
Compression nerf ulnaire - nerf radial et hydro-dissection :
En cas de compression d’un nerf périphérique, l’infiltration permet à la fois de confirmer le site lésionnel mais aussi de soulager la douleur.
L’hydrodissection consiste à venir écarter les tissus au contact du nerf qui le compriment. Alors que le chirurgien dissèque au scalpel, en coupant les tissus compressifs, l’hydro-dissection est une technique d’écho-chirurgie, dans laquelle on utilise l’échographe pour guider l’aiguille. Une fois l’aiguille au plus proche du nerf, un dissection des tissus au glucose permet d’écarter les tissus et de lever la compression. À la fin de la procédure, le nerf initialement piégé, va flotter dans le liquide.
Syndrome du tunnel radial : douleur neuroapthie antéro latérle du coude
Voici une version de l’article, optimisée pour une publication sur votre site web echo38.fr.
Le Syndrome du Tunnel Radial (STR), souvent difficile à diagnostiquer, trouve aujourd’hui dans l’hydrodissection une solution thérapeutique mini-invasive et non cortisonée. Le Dr Guillaume Favarel présente cette technique précise, permettant de libérer efficacement le nerf radial de ses compressions.
1. Comprendre le Syndrome du Tunnel Radial (STR)
Le STR est avant tout un diagnostic clinique, ce qui le rend parfois délicat à identifier, car l’imagerie et l’électromyogramme (EMG) sont fréquemment normaux.
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Symptomatologie : Il se manifeste par une douleur neuropathique localisée à la face antérolatérale du coude.
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Différenciation : Contrairement au syndrome du nerf interosseux postérieur, le STR ne présente pas de déficit moteur ; il est uniquement sensitif.
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Examen clinique : La présence d’un point douloureux (environ 5 cm sous la tête radiale) et la majoration de la douleur à la supination contrariée sont des signes clés du diagnostic.
Anatomiquement, le tunnel radial est la zone de passage de la branche profonde (motrice) du nerf radial, s’étendant de l’épicondyle latéral au bord distal du muscle supinateur (Arcade de Frohse).
2. L’Hydrodissection au Dextrose : Le Principe
L’hydrodissection est un geste d’interventionnel réalisé sous contrôle échographique.
L’Objectif
La technique vise à libérer les adhérences autour du nerf radial et à réduire la compression mécanique. L’injection de liquide permet de recréer un espace de glissement optimal pour le nerf.
Le Choix du Produit
Le protocole utilise une solution de dextrose à 5 % (eau glucosée). Le dextrose est privilégié pour son excellente innocuité et l’absence d’effets indésirables significatifs rapportés, offrant ainsi une alternative sans cortisone.
Le Geste Échoguidé
L’intervention est réalisée sous guidage échographique (sonde linéaire haute fréquence 18 MHz) pour garantir une précision maximale.
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Anesthésie : Le geste débute par une anesthésie sous-cutanée (xylocaïne 1 %).
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Technique d’injection : L’aiguille (21 gauge) est avancée sous contrôle visuel. Le clinicien pousse le liquide devant le biseau de l’aiguille pour que ce soit la pression du liquide (visible en noir à l’échographie) qui écarte les tissus, minimisant ainsi le risque de lésion tissulaire.
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Inondation : Le but est une inondation non sélective de toute la zone, garantissant la libération des parties superficielles et profondes du nerf, notamment au niveau de l’Arcade de Frohse. L’image de référence est le nerf “flottant” dans le liquide injecté.
3. Protocole Post-Injection et Résultats
Pour assurer le succès du geste, des recommandations post-interventionnelles strictes sont données au patient :
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Interdiction de compression : Il est proscrit d’appliquer toute compression ou de réaliser un massage sur la zone traitée. L’utilisation d’un brassard anti-épicondylien est également interdite.
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Neuro-glissement : Des exercices spécifiques de neuro-glissement du nerf radial sont prescrits pour mobiliser le nerf dans l’espace nouvellement créé.
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Délai des résultats : Les effets de l’hydrodissection ne sont pas immédiats. L’amélioration apparaît progressivement, généralement entre quatre et six semaines. Un deuxième geste peut être envisagé après ce délai si la douleur persiste.
En conclusion, l’hydrodissection au dextrose est une procédure techniquement simple, précise et sûre, offrant une solution efficace et non pharmacologique pour la prise en charge du syndrome du tunnel radial.